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Le projet de Doctorat en Esthétiques

La proposition de travail par rapport à la recherche engagée en université a été ainsi formulée, et acceptée, par le directeur de recherche, Jean-Louis Boissier :

"En établissant une relation concrète de l’art au monde formalisée par la présence de l’artiste à l’œuvre dans son œuvre, il s’agit de s’intéresser à celui qui fait de sa vie une œuvre d’art. Plus directement associé au réel parce qu’elle établit des liens entre pratique artistique, travail et existence, cette attitude de l’artiste serait à même de mettre à jour les réflexions de celui-ci sur la
contemporanéité voire de révéler des enjeux sociaux. Ce type d’activité prenant la forme d'une offre de service, proposition de travail plutôt qu'objet d'art, correspond à une réalité sociale : aujourd’hui la
plupart des personnes qui ont une formation artistique se retrouvent confrontées au fait de devoir créer leur propre structure de présentation pour permettre à leur travail d'exister. Si certains se constituent en association, en structures de production ou de diffusion jusqu'à l'entreprise véritablement opératoire, il faut également intégrer à cette recherche des démarches plus individuelles qui ressortent de la même cohérence. Cette étude concerne des pratiques artistiques très contemporaines, des scènes émergentes en Europe que l’on mettra en regard avec des situations similaires observées dans les années soixante-dix.
Ma pratique artistique personnelle sera au centre de cette recherche car elle ne se conçoit pas comme autonome : je dois créer ou on doit me proposer certaines conditions pour qu'elle puisse advenir. Alors, carroline.hazard, un nom comme une prothèse légère à l'action, fait des offres de services et propose ses compétences et ses qualités propres : une certaine aisance vis à vis de la chose écrite et de la lecture notamment (prêter sa voix à divers projets d'artistes par exemple) mais aussi une capacité à œuvrer dans le domaine de la communication. Ainsi, carroline.hazard transforme-t-elle un travail de subalterne ou d’assistant en collaboration effective et en œuvre d’art."

Les termes de départ de cette recherche sont bien sûr susceptibles de modification au cours de l'accomplissement du travail

Caroline Hazard Octobre 1999