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bienvenue chez moi BObig (le lapin)
Mon, 08 May 2000 19:19:05 +0200
Mon ami Fred est parti ce midi pour Los Angeles rejoindre Lora, sa jolie moitié.
J'accueille dans ma kitchenette et pour trois mois son lapin nain très effarouché par le changement de quartier (du 6ème au 20ème
arrondissement, c'est toute une éducation de lapin à refaire). Depuis son arrivée hier en début d'aprèm', il a déjà débusqué tous les bouts de lino qui dépassent, des fils électriques dont j'ignorais l'existence et grignoté mon seul placard digne de ce nom, j'ai résolu provisoirement de lui laisser sa laisse et son harnais quoique ça lui donne l'air d'un adepte très poilu du sado-masochisme mais enfin, l'avait qu'à pas...
Pour autant que je m'y connaisse en lapin, je dirais que c'est le roi du caca nerveux version "all over", j'ai donc solennellement décidé de prénommer cet animal Bobig en hommage à cette personne aussi tendre qu'angoissée qui sévit dans la proche banlieue.
Alors, Bobig gare à toi si tu essaies encore de me mordre pour vérifier la marchandise avant de me lécher gentiment les doigts parce que je vais pas cesser de t'aimer pour si peu !
pourquoi je ne mange pas de lapin
Mon, 08 May 2000 23:52:36 +0200J'ai à peu près les mêmes souvenirs de mémé Dédette (du pays de Bray)
avec le lapin accroché à la porte de l'arrière-cuisine et dont on retire le pyjama avant le repas dominical,
et aussi de mémé Hazard (du pays de Caux) qui avait tranché la tête du canard sur un billot,
lequel canard continuait à courir dans mes jambes après la décapitation
pendant que ce salaud de pépé Hazard me narguait avec un orvet gigotant au bout de sa fourche,
ça les énervait que je sois si sensible
(m'imposaient aussi le spectacle de mémé perçant ses furoncles à pépé picolant).Plus tard dans ma vie de fillette je suis allée voir mon tonton Christian à son travail,
j'ai laissé les grandes personnes pour me promener dans les bâtiments
et j'ai vu des vaches qui faisaient la queue pour "quelque chose" dans un hangar
alors j'ai entrouvert une porte coulissante......
mes sandalettes blanches ont vite été couvertes de sang, mes yeux fixés au bout du couloir suivi par
les animaux sur le robinet ouvert dans le cou d'une vache pendue par les pattes arrière ;
depuis ce beauf moustachu qui se disait mon tonton je l'ai appelé "mon oncle, l'assassin"
(il a par la suite été viré de l'abattoir car il recelait des tripes et autres bouts de bidoche, cet andouille).C'est des éducations campagnardes, la cruauté n'est pourtant pas obligatoire, je suis bien d'accord.
Par contre moi, si je mange jamais de lapin
c'est parce que leurs articulations ressemblent trop à celles des chats,
et c'est ma seule raison,
je ressens une espèce d'horreur en évoquant cette image-là,
en fait j'ai continué à manger de la vache et du canard après avoir vu comment on les tuait,
peut-être que je faisais pas le lien, peut-être que je préfère pas y penser,
peut-être que j'aime trop le goût du sang.Mais Bobig le lapin ne risque rien avec moi non plus,
je m'occuperai bien de lui,
si on m'avait confié une vache j'aurais fait pareil
(enfin de mon mieux ... svp ne m'envoyez pas vos vaches,
j'habite à présent une chambre de bonne).